Category Archives: Poésie

Une collection de poèmes écrits par Adrien

La Compagne

La Compagne

Traversant ces champs
Vêtu de mon pagne
Je l’accompagne
Sur ce bout de chemin

A travers montagnes
A travers campagnes
Elle m’accompagne
Sur ce bout de chemin

Jusqu’où?
Qui sait?

Voulant la figer dans la loi
L’envol lent de son effigie déçois
Traversant camps et bagnes
Devenant son con joint
Une histoire de choix se dessine
Dictées inconscientes se destinent

Désillusioné
Je retourne au début
Traversant ses champs
Dévêtu de mon pagne

Conscient
A travers montagnes
A travers campagnes
Je la compagne
Elle ma compagne
Sur ce bout de chemin

Jusqu’à quand?
Aujourd’hui

Notes

Un poème qui prends différents sens au fil des lectures. A déguster et digérer lentement.

Voici, quelques uns de ses sens. Il y en a d’autres bien sûr.

Une référence au piège que peut-être le marraige si on espère figer la personne.

Une observation sur la nature du compagnonnage et sa nature transitoire, devant être cultivée et choisi consciemment.

“Ces champs” qui deviennent “ses champs”, suggérant que le monde devient à elle, comme dans l’idée de vouloir offrir le monde à sa bien aimée. Simplement si l’on considère que tout est déjà à elle. Tout lui a été offert instantanément. Additionnellement, si elle devient tienne, le monde lui aussi deviens tiens.

L’idée de devoir perdre quelque chose pour aimer, laisser tomber quelque chose de sa personne pour aimer, de devenir nu.

Anne

Anne

Dis Anne …
Pourquoi tu fais ça?

Il le faut. Y’a pas le choix.
Mais c’est faux. Y’a toujours le choix.

Diane, … c’est mon devoir.
Anne, … à toi de voir.

Et toi Diane…
Pourquoi tu fais ça?

Parce que j’en ai envie.
Impossible… y’a le devoir.
Oui… c’est un possible, à toi de voir.

Mais Diane…
Quand tu veux pas, comment tu fais?

Bah je fais pas.
Ah… si c’était si simple.
Mais ça l’est ma chère.
Mais y’a des choses qu’il faut faire…

… qui souvent peuvent attendre quelques instants.
Le temps que l’envie naisse.
Et si l’envie naît pas?
Bah tu fais pas.

L’Ânesse et la Déesse,
Elles font les mêmes choses.
Avec aigresse ou allegresse,
Deux façons de faire les choses.

Et Diane…
Une dernière question…
Quand t’as plus rien à faire, qu’est-ce que tu fais?
Dhyan et rien à la fois.*

Notes

– Aigresse: “Atrocité, caractère de ce qui est cruel à endurer moralement”

– Allegresse: “Joie vive qui se manifeste extérieurement”

*Dhyan et rien à la fois:
– un jeu sur l’expression “tout et rien à la fois”
– un jeu sur Dhyan homonyme de Diane, faisant allusion à l’idée d’ETRE soi-même sans FAIRE
– un jeu sur le mot Sanskrit Dhyan faisant allusion à un état de conscience pure qui transcend les sens

1+1

1+1

When 1 + 1 is even
And i near irrational
Then 1 + 1 eleven


Notes

i (=√−1) = imaginary number = not strictly irrational, but almost.

11 a reference to the irrational feminine dimensions of life

Juste un

Juste un

Justine était certaine
Elle en aimait juste un

C’était
Juste un désir crétin, d’après sa mère
Juste inacceptable, d’après son père

Juste jeune, elle acquiesça
Fallait rester objective
C’était juste impossible
Justine s’en détacha
C’était juste ça, juste un homme
Son subjectif n’avait plus de place
D’injustice son coeur se déforma
Justine devint injuste

Tout devint juste ça
Juste un verre de vin de plus
Juste du sex, juste des corps
Juste des bêtises de plus
Elle rêvait de se fondre dans le décors
Parfois même en conduisant
À quoi bon? C’était juste une vie

Justement,
Justine ne s’impliquait en rien
Elle se dévalorisait en tout
Tout avait goût de rien
Le jus de sa vie perdait en vigueur
Elle tomba malade

Puis elle rencontra Justin
Qui avec justesse lui dit
Ce juste te ment
Il te mène en bateau
Ce juste de l’autre tu l’as internalisé
Ce juste qui minimise et divise
Le perpétuer
C’est injuste

Justine vit
C’est en voulant grossir l’objectif
Que le subjectif subtile s’envole
Ce n’est pas juste l’un ou l’autre
C’est juste qu’en fin
Certes d’apparence distinct
Ces deux sont juste un

Justin

Justin

Justin était certain
Il en aimait juste un

Juste un désir crétin, d’après sa mère
Juste inacceptable, d’après son père

Juste jeune il acquiesça
C’était juste impossible
Justin s’en détacha
C’était juste ça, juste un désir
L’injustice déforma son coeur
Justin devint injuste

Tout devint juste ça
Juste un verre de vin de plus
Juste du sex, juste des corps
Juste des bêtises de plus
Il rêvait de se fondre dans le décors
Parfois même en conduisant
À quoi bon? C’était juste sa vie

Justement,
Il s’impliquait en rien
Se dévalorisait en tout
Tout avait goût de rien
Ce jus de sa vie perdait en vigueur
Il tomba malade

Puis il rencontra Justine
Qui avec justesse lui dit
Ce juste te ment
Il te mène en bateau
Ce juste de l’autre tu l’as internalisé.
Ce juste qui minimise et divise
C’est injuste à la vie

Justin vit
C’est en voulant grossir l’objectif
Que le subtile subjectif s’envole
Ce n’est pas juste l’un ou l’autre
C’est juste qu’en fin
Certes d’apparence distinct
Ces deux sont juste un

Equinox

Equinox

Oh, the Joy of the Celestial dance!
Night has just equaled Day!
Have you noticed yet?

Life’s but a mix of some Sun, some Moon and some Earth
Life’s Soil a platform to dance on

A few moons ago,
Life coiled back into Mother’s arms

A little while later,
Yellow and blue swirled out into green sprouts

In which,
Sun-kissed water was busy making rainbow colors

And now,
All in good season,
Life springs forth as vibrant flowers!

What Joy it is to observe this silent dance!
Night has just equaled Day!
Oh, the Joy of the Celestial dance!

Bhairavi

Bhairavi

Her names thirty-three
An open sesame
Through the left

New dimensions of glee
Caught red-handed, you see
Committing breath theft


Notes

A reference to the Linga Bhairavi Devi Stuthi, a sanskrit chant of the 33 names of Devi.
A poetic expression of some possible effects of uttering said sounds.
A play on the expression to “take your breath away” and the literal slowing of breath that happens in higher states of consciousness.

Yvonne

Yvonne

Inspiré de vie
La belle Yvonne
Légère et effervescente s’abandonne
Son ton chantonne

Puis un jour elle intone
Qu’est-ce que tu me donnes?

Rien et tout à la fois, lui murmura la vie

Les années passèrent, son audition s’altère
Son ton devient monotone

Inspirant de nouveau elle intone
Et moi? Qu’est-ce que tu me donnes?
De ce petit calcul sa vie ce saucissonne
Elle raisonne
Qu’en somme
Elle n’aura rien.
Elle expire

Désormais triste et vide, elle inspire de nouveau
Attendant que plus on lui en donne
Ce calcul pesant déjà une tonne
Ne pouvant tenir plus longtemps
Baissant sa tête et ses épaules
Elle expire

Dénouée de sens, vide et triste, est Yvonne
De sa simple question elle s’empoisonne
Et moi? Qu’est-ce que tu me donnes?

Puis un jour, de nouveau inspiré de vie
Une consonne de son ton
Se transforme en don
Elle s’en étonne
Elle se pardonne

Son ton transformé, de nouveau elle s’abandonne
Puisqu’elle fait don de sa personne

L’équilibre restitué résonne
Désormais sa vie abonde et foisonne
Sans calcul elle donne
Ayant compris que
L’abondance suit le don

Puis finalement
Un beau jour d’automne
Ayant tout donné
Yvonne, pour la dernière fois, expira

One’s Emerge

One’s Emerge

Intense
Two converge
Longing to merge
On the verge
Forth doth life surge
One’s emerge
Hence


Notes

An observation regarding the duality and unity of life.
Remarkably the French cognate for “verge” aptly means penis. This can further imply the Indian word “linga” that is often linked the the phallic form.
Also the satisfying wordplay both of grammar and sound for “emergence” and “emerge hence”.
It took some time to chose “one’s emerge” over “one emerges”. The former having more implied meanings.

Part

Part

The time has come to part
I let you penetrate my heart
I see the Dark from whence I ran
Primordial Dark from which I am

As I face those fears with heart
You are forever of me a part

Where to next do I embark?
Somewhere not yet on my chart

Parting only ever marks a start
Loving, what a wondrous art


Parfum

Parfum

Par faim tu prends
Parfois tu donnes

T’a-t-on parfumé de fumier?

Rendre le fumier tout à l’heure
Ou le transformer en l’odeur
De plusieurs douces et tendres fleurs?

Ton parfum devient ce que tu donnes
Et non ce que tu gardes pour toi
Ta transformation commence quand

Parfum tu donnes
Parfois tu prends

Repeat

Repeat

Life’s a show
Don’t you know?
Lives repeat

A while ago
Now a woe
So?
Repeat

Life’s a flow
See it go
So replete

Life will grow
If you know
Sow reap eat

Life’s a treat
May you know
Slow repeat

Yalla

Yalla

Y’Allah
Je suis mortel
Ah, la Mort !

Allah y’a là
Lui déjà y alla
Si tôt déjà à moi
La, plus tard
Inshallah

Ah là, Vie !
Au jour d’hui
Yalla !


Notes de l’auteur

En cette periode de l’année qui évoque la mort voici un petit poème la concernant. Je vous laisse y deviner les jeux de mots et sens possibles.

Y’Allah: expression arabe: “Oh mon Dieu !”
Allah: Dieu en arabe
La: en arabe le mot “non”
Inshallah: expression arabe: “si Dieu le veut”
Au jour d’hui: ancienne écriture d’aujourd’hui, tautologie signifiant “le jour présent”
Yalla: expression arabe: “allons-y ! en avant !”


Nahel

Nahel

Salamalec,
Je m’en bats les’c
Ils ont tué mon frère ces fils de pute !
Pourquoi fermer mon bec?

Espèce d’insectes !
Un peu de respecte !
Moi j’suis un mec !

C’pétard il est impec.
J’peux tout brûler, j’peux tout casser !
J’m’en fous d’tes textes, ta bibliothèque !
J’préfère la discothèque !
Tes vitrines, tes règles de merde,
Tu peux aller t’les mettre !

Mon petit pénis érect il est plus grand que toi.
Moins que rien !

C’est quoi ta secte, ta république?
Cette chose publique je la nique !

Fais moi donc un chèque de quelques kopeks.
J’prends tes fringues,
J’brûle ta pierre,
J’encule ta mère,
J’tue tes gardiens.
Ces putains de fennecs !
J’oublie qu’il sont miens et comme eux j’deviens.

C plus si impec.
Ça pue les insectes.
Maintenant c ma maison qui brûle.
Mais qu’est-ce que j’ai fait?
Ouesh frère j’suie devenu quoi comme mec?

C toujours les autres le problème.
Sois circonspect.
Mais je veux du respect !
Réfléchis deux secondes.

Ouesh ton poème j’y comprends rien !
Parle plus simple sale bourgeois !
Si j’pouvais j’t’étoufferais toi aussi !
Ton verbiage n’est pas assez courtois.

Ferme ta gueule et donne moi de la justice !
La meilleure revanche ce n’est pas de réagir ainsi.
Canalise donc cette fabuleuse énergie.

Garde ton calme, et préserve la vie.
Gare à l’arroseur arrosé, il a de l’entrain.


Notes de l’Auteur

Quelques gouttes de colère humaine distillée.
Une problématique universelle.


Ce poème a été écrit pendant les insurrections de l’été 2023 en France où un policier a tué un jeune Nahel. Cet évènement a été suivi d’émeutes et de destruction à l’échelle nationale.
Je le publie alors que l’Israël bombarde la bande de Gaza en Palestine. Ce n’est malheureusement pas chose nouvelle.


– Y’a une référence au fait que les étrangers et classes dites “populaires” sont souvent accusés d’être source des problèmes d’un pays.
– Les kopeks renvoient au conflit Ukraine-Russie persistant au temps de l’écriture et désormais au temps de publication, aux différents intérêts géopolitiques dans les conflits.
– Quelques éléments de critique vis-à-vis de la masculinité et ce qu’est un homme vs un garçon.
– Et d’autres petites choses pour ceux qui chercheront


See

See

You always thought
You are the light
Others darkness
Can’t you see it?

You are the just
You are the holy
You are righteous
Your cause is good
You fight for god
But they do not
It’s not your god

Full of the dark
Eradicate
Before their might
Intoxicates
Everyone
Especially
Your newborn babes

But in thinking
You are the light
And them the dark
As you try to cut it all out
You only fight with your shadow
It’s your darkness reflected back

As you try to isolate it
You find it deeply tied to all
That is, even you
For it is true
It is all one
Inextricably together
Even when you refuse to see

See, it is not all black and white
Songs of ice and fire are grey

Israel

Israel

From the land that flies the heart on it’s flag?
Would David approve?
We are but one under the stars.

Anahata

As two triangles meet, friction.
Though unity they symbolize.

A meeting of polarities unified.
The higher and lower natures at equilibrium.
The divine and animal natures in balance.

Anahata

How many times must we repeat?
Victims of atrocities becoming perpetrators?
An eye for an eye is of the animal.

Aurelius was right:
“The best revenge is not to be like that.”

Evolution is a boon, however, conscious it must be.
To become divine instead of believing you already are.

The mother doesn’t kill it’s child because it hit her.

Life wisdom.

Does it not hurt?
Yes. It hurts.
Not to return the blow looks weak.
Ego doesn’t like it.
But when to do so means death,
Abstain

Life wisdom

To be this way, you must fall
Your identities must fall.
Until you embrace them all.
This is the most painful of all:

To stay open-hearted though broken-hearted.

Rumi was right:
“You have to keep breaking your heart until it opens.”

Anahata

Author’s notes

Anahata: also known as the heart chakra in yogic tradition.
The star of David is mainly attributed to Jews but is originally derived from the seal of Salomon, a symbol known in Jewish and Islamic mysticism and western occultism. It transcends religion and symbolizes unity.
An eye for an eye: an idea that goes back at least as far as Babylonian Law.
Aurelius: a reference to the 2nd century roman emperor Marcus Aurelius and his journal notes “Meditations”
Rumi: the 13th century Sufi poet

Le sien

Le sien

Y mettre du sien
Sans regarder le tien
Ça fait du bien.
Je le retiens

Mais je crains
Sans de rien
Passer pour un chien
Puisque j’obtiens rien.
On y revient

Allez viens,
Voici le mien
Jusqu’à rien


Notes de l’auteur

Sans de rien: sans remerciement, sans reconnaissance

Passer pour un chien: ici plutôt passer pour un moins que rien

Jusqu’à rien: soit jusqu’à ce que je n’ai plus rien à donner, soit jusqu’à ce que je sois rien, soit jusqu’à la mort

Jaggi

Jaggi

Waggi
J’ai suivi
Puisqu’il suie vie
Depuis je suis vie


Notes de l’auteur

Jaggi: Jaggi Vasudev, aussi connu sous le nom de Sadhguru

Waggi: “celui-ci” en Kabyle

Suie: un néologisme jouant sur la suie, les cendres et l’idée de transpirer d’exuder ou de dégager une substance qui suggère une intensité sougeacente

Resist Dance

Resist Dance

Dancing in non resistance
The wasp returns
As if invited
It just knows
As the fly knows death
It knows willingness
A test
How willing are you?

Will you let it dance on your skin?

Death insectified

Five spins around the wheel
of Adiyogi, Devi and the Guru
The little wasp greets you in Devi’s womb

How willing have you truly become?
Your arms? Your neck?
You spin around the guru as death walks around your eye
How willing have you truly become?

Resist Dance

The intensity becomes too much and you wave your little friend away

Come back again my friend
You teach me many lessons
This is resistance

From unwillingness to willingness
How to become an absolute yes to life?
Only by dancing

Je Suivis

Je Suivis

J’ai suivi
Je te vis et je te suis
Tu as dis que je survis
Je le vis et je le fis
Puis j’ai cris de ma vie

Tu as dis tais-toi
Je le fis et je le suie
Tu as dis t’es toi
Je le vis et je le suis

J’ai suivi
J’ai survi
Désormais
Je suis vie

Croîs

Croîs

Il ne s’agit pas de croyance ou d’observance
Ni d’obéissance
Ni de resistance

Un simple choix
Grandir

Franchir ces limites que tu appelles tiennes
Choisir non celles que tu appelles siennes
Simplement les vôtres
L’infini n’a pas de limites
Pour y toucher faut que tu t’vautres


Notes de l’auteur

Le jeu de mots entre les verbes croire et croître.

La tendance de vouloir changer les autres plutôt que soi-même.

Le consentement et le respect des limites de l’autre.

La suggestion qu’il faut que quelque chose de nous-mêmes tombe/change pour accéder à quelque chose de nouveau

Silence

Silence

Plans from memory do play
On the tapestry of my being
As i identify too small
With being, i do loose touch

At the thought
An open gasp
A nonchalant laughter

Being returns
Breath intoxicates the nostrils
Of one who ignored it so long